Un nombre croissant d’utilisateurs de cannabis médical se tournent vers le microdosage. Soit la consommation de quantités très faibles. Leur objectif? Profiter des potentielles vertus thérapeutiques de la plante en évitant d’être affectés par son effet psychotrope.
La légalisation du cannabis récréatif au Canada permet désormais aux consommateurs de connaître la nature exacte des produits qu’ils se procurent.
Taux de THC, de CBD, souches et terpènes font partie des informations disponibles sur les emballages des produits comme sur les sites des fournisseurs attestés par les gouvernements (en vertu des lois canadiennes et de celles de chaque province concernant la mise en marché).
Cela leur permet de choisir un produit qui convient à leurs besoins, en consultant les composants et leur quantité lors de l’achat.
Il s’agit d’une découverte pour les utilisateurs récréatifs, mais cela fait déjà un moment que le cannabis médical dévoile ce genre de données aux patients détenant une attestation.
Aussi, comme l’objectif des patients qui se procurent du cannabis pour des fins thérapeutiques n’est pas l’effet perceptible, soit le buzz, et que celui-ci est souvent bien plus nuisible qu’autre chose, puisqu’il ne permet pas toujours de vaquer à ses occupations, le milieu raffine son approche afin de mieux comprendre comment mettre de l’avant les vertus alléguées de la plante en évitant cet important effet sur l’esprit.
D’où l’adoption du microdosage par plusieurs patients qui utilisent du cannabis à des fins médicales.
L’objectif est thérapeutique
Comme nous le disions, le cannabis médical n’a pas pour fonction de fournir à ses utilisateurs un effet psychotrope – soit altérer les sens de manière à ce que la personne ne perçoive plus le monde qui l’entoure de la même manière.
Au-delà des interdictions qui figurent au Code criminel (ce dernier punit sévèrement la conduite d’un véhicule automobile, l’opération de machinerie, le travail sur un chantier ou la pratique d’une activité qui met sa propre sécurité ou celle des autres en péril après avoir consommé du cannabis, médical ou récréatif), cet effet empêche de penser clairement, de faire un travail intellectuel en profondeur, et provoque parfois l’endormissement.
Ce qui n’est pas exactement compatible avec une vie active.
Principal responsable de cette modification de la perception, le THC est aussi recherché pour son potentiel thérapeutique. L’idée est donc de trouver un dosage minimal de THC pour ressentir le moins possible ses effets psychotropes qui sont ici secondaires et non souhaités.
À ce jour, il n’existe aucune étude empirique qui permet de déterminer clairement quel pourcentage de la population répond favorablement à cette méthode. Celle-ci connaît toutefois une popularité croissante en raison de la réponse positive des utilisateurs en quête d’une solution efficace à divers problèmes de santé comme le stress, l’anxiété, le trouble de stress post-traumatique, l’insomnie, la douleur chronique et la difficulté à se concentrer.
Parlez avec votre médecin
Importante précision : si cela fonctionne pour eux, cela ne veut pas dire que ce procédé sera efficace pour vous.
De la même manière que différents individus répondent de façons variées à des médicaments synthétiques, le cannabis ne provoque pas un effet identique chez tous les utilisateurs.
Votre consommation passée de cannabis, la réponse de votre système endocannabinoïde, l’efficacité de votre foie et d’autres facteurs peuvent influer grandement sur l’effet psychotrope et thérapeutique que produit le cannabis.
Toutefois, une étude de 2012 menée auprès de patients atteints du cancer qui parvenaient mal à gérer leurs douleurs à l’aide d’opioïdes montrait que les malades qui consommaient les doses de cannabis les plus faibles étaient parmi ceux dont la sensation de douleur diminuait de manière la plus remarquable.
Ce qui laisse entendre qu’avec le cannabis, « plus » n’est pas synonyme de « mieux ». D’où l’importance de discuter avec votre médecin d’une approche saine, sécuritaire et progressive si vous souhaitez vous tourner vers le microdosage.