Dans un passé vraiment pas si lointain, le cannabis était mieux connu sous les vocables pot, weed, herbe et marijuana. Voire chronic, pour les amateurs de gangsta rap. C’était la drogue illégale la plus populaire du monde.
Puis, le vent a tourné. De plus en plus de nations et d’États américains l’ont légalisé à des fins thérapeutiques et, plus récemment, en tant que drogue récréative.
Les conséquences de ce changement ne sont pas anodines.
Désormais libérés des contraintes légales, les scientifiques ont le loisir d’étudier la plante afin de mieux comprendre comment interagissent les molécules qui la composent. Ou encore de quelle manière on pourrait en coupler l’usage avec d’autres produits.
Par exemple, avec de la mélatonine, afin de favoriser le sommeil (ce qui est déjà à l’essai).
Nous sommes donc en train d’assister à une véritable révolution thérapeutique autour d’une plante dont l’usage médical se répand rapidement, vu les résultats probants chez ceux qui l’emploient pour soigner différents maux, allant du choc post-traumatique aux douleurs menstruelles.
Le cannabis expliqué
Trois espèces peuvent être rangées sous la bannière de la famille du cannabis : le cannabis sativa, le cannabis indica et le cannabis ruderalis (une variante sauvage de la plante).
Ce sont les fleurs de la plante qui sont prisées. Elles prennent souvent la forme de cocottes que l’on fait sécher avant de les fumer comme telles, ou de les transformer pour en faire des produits comestibles, des huiles ou des boissons.
La science du cannabis
Suffit d’aller faire un tour sur le site de la SQDC ou d’un dispensaire canadien pour rapidement saisir qu’au-delà de ces trois espèces d’origine, il existe une multitude de souches de cannabis. Avant de parvenir à la légalité, la plante avait déjà connu son lot d’hybridations. L’objectif, à l’époque, était le plus souvent d’obtenir un effet psychotrope puissant. Mais pas toujours, puisqu’en parallèle, il existait déjà un marché (bien qu’illégal) destiné aux malades. Au Québec, le Club Compassion a été parmi les précurseurs en la matière.
Les mutations provoquées ont donné naissance à une multitude de variétés, tandis que les botanistes délinquants cherchaient à obtenir des effets stables, des parfums désirables et des fleurs en grande quantité.
Le résultat, c’est qu’au moment de légaliser la plante, il était déjà possible d’obtenir des produits aux effets et intensités variés, selon ce qui est souhaité.
Comme toutes ces recherches se faisaient de manière illicite, on commence à peine à comprendre dans le détail comment interagissent les molécules du cannabis, désormais admises dans les laboratoires des chercheurs. Ce qu’on sait, par ailleurs, c’est qu’il comprend deux principaux composants (des cannabinoïdes) qui déterminent en bonne partie l’effet qu’il procure : le THC et le CBD.
Chaque souche de cannabis possède son propre profil de cannabinoïdes. Ce qui explique que les effets peuvent varier considérablement d’un type à l’autre.
Le THC
Exercice d’orthographe comme de diction, le tétrahydrocannabinol est généralement appelé THC pour simplifier les choses. C’est lui qui est l’agent psychoactif du cannabis. Il agit sur les récepteurs du cerveau et procure les effets euphorisants qu’on connaît à la plante.
Mais une étude menée par des chercheurs de l’Université du Nouveau-Mexique et dont les résultats ont été publiés en 2019 indique clairement que le THC n’est pas qu’une substance aux propriétés récréatives. Il se pourrait qu’il soit autant, sinon plus efficace encore que le CBD (voir plus bas) dans le traitement de plusieurs problèmes de santé.
Aux patients cancéreux, il redonne l’appétit. Chez certains individus, il contribue à diminuer l’anxiété. On lui prête aussi la capacité de remplacer des analgésiques (comme certains opioïdes), de réduire les nausées et de favoriser le sommeil chez les personnes qui souffrent d’insomnie.
Le CBD
Il est l’agent non psychoactif du cannabis. Ainsi, il existe des variétés de la plante, à très faible taux de THC, qui n’entraînent aucun trouble des perceptions, mais qui recèlent néanmoins de nombreuses vertus thérapeutiques.
Parmi celles-ci : la réduction de l’anxiété, l’amélioration générale du sommeil et des propriétés anti-inflammatoires qui les rendent extrêmement populaires.
Dans plusieurs États américains, le CBD n’est pas considéré comme un médicament ou une drogue, mais comme un supplément alimentaire, si bien qu’on le retrouve en vente dans toutes sortes de commerces, comme des cafés, sous une multitude de formes. Plusieurs sportifs professionnels ont investi dans le développement de ces produits dont ils disent avoir profité en raison de leurs propriétés anti-inflammatoires.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, le CBD ne provoque aucune forme de dépendance physique ou physiologique. La Harvard Medical School ne voit pas non plus de contre-indication à son usage, mais spécifie que les promesses faites par les fabricants de certains produits sont à prendre avec un grain de sel, voire une certaine méfiance.
Les auteurs de cet article soutiennent aussi qu’il est préférable de consulter son médecin afin de s’assurer d’une posologie convenable. Une proposition à laquelle nous adhérons totalement.
Des effets croisés?
Le milieu scientifique n’en est encore qu’aux débuts de la recherche en matière de cannabis. Mais déjà, il appert que les différents cannabinoïdes agissent de concert pour engendrer des effets thérapeutiques qui varient d’un patient à l’autre.
Chez Fuga, nous nous employons à cultiver des souches dont les effets sont éprouvés et prévisibles.
Comme tout médicament, toutefois, il est possible que le cannabis provoque des effets indésirables chez certaines personnes et ne leur convienne pas. Il n’est donc pas, en soi, un médicament miracle et doit être considéré de manière scrupuleuse, avec le soutien d’une équipe soignante compétente.